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Interview : Catherine Roze, joueuse de polo à Wellington – Floride

Catherine Roze, née en Bourgogne, est installée en Floride depuis 1995. En 2005, elle a lancé une société de consulting en informatique après avoir travaillé chez IBM pendant plus de 5 ans. Quand Catherine n’est pas occupée par son travail, elle passe la plupart de son temps avec sa passion de toujours, les chevaux. Catherine possède une équipe de dix chevaux de polo. Elle et ses chevaux participent à des matchs trois à quatre fois par semaine. Le reste du temps est réparti entre travail individuel ou travail de conditionnement. Le lundi, c’est traditionnellement jour de repos. Catherine enseigne par ailleurs l’équitation et la monte polo.

– DOSSIER REALISE PAR : DR. ANNALEA VINCENT –

Le Courrier de Floride : Catherine, comment est née  votre passion pour les chevaux ?

Catherine Roze : Ma passion pour les chevaux s’explique difficilement dans la mesure où ma famille n’a pas du tout de penchants pour eux. Au contraire, ma mère et ma sœur en ont une peur effroyable. Ma première rencontre avec un cheval fut vers l’âge de dix ans, avec un percheron (cheval de trait, ndlr) nommé Coquette que ma tante utilisait comme cheval de travail à la ferme. Je me souviens être montée quelques minutes sur Coquette tenue au licol. Lors de mon adolescence, le cheval n’était que très peu présent dans ma vie par manque de temps et de moyens, à l’exception de quelques randonnées occasionnelles (la plus mémorable en Camargue). Ma passion pour l’équitation s’est vraiment accélérée ces dernières dix années par besoin de décompresser du stress de ma carrière et d’une volonté d’un certain retour à la nature. Ma passion s’est accentuée lorsque j’ai découvert les chevaux de polo et que je suis devenue cavalière d’entraînement au Polo Club de Boca Raton en 2007. En 2010, j’ai fait l’acquisition de mes deux premiers chevaux de polo, Badger et Mischief’s Last Roll. Mischief’s (jument baie sur la photo) joue maintenant avec Adolfo Cambiaso, le meilleur joueur de polo au monde. J’ai aujourd’hui dix chevaux de polo que j’entraîne moi-même. Ma mère me dit que je ne vis plus que pour eux !

Le C.D.F : Pourquoi avez-vous fait le  choix de vous installer en Floride ? Il semblerait de prime abord que le climat chaud et humide soit contraignant tant pour l’animal que pour le cavalier.

C.R : Après avoir fait trois ans d’études et enduré les hivers rigoureux du Midwest (Dakota du Nord), j’ai eu envie de m’installer en Floride pour vivre au soleil, près de la plage et au sein d’une culture plus « internationale ». C’est vrai que le climat chaud et  humide de la Floride, notamment en été peut être contraignant pour l’animal comme pour le cavalier. Cependant, le polo se joue habituellement sur gazon. À la différence de la Floride, dans les régions à climat tempéré, la pratique du polo est limitée à la belle saison, entre avril et octobre car l’herbe mouillée est glissante et dangereuse, bien que certains clubs possèdent des  terrains en sable, ce qui permet de jouer (et de débuter) au polo toute l’année, même par temps de pluie ou de neige. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le climat de la Floride présente des avantages. On peut jouer au polo toute l’année pourvu que les précautions adéquates soient prises pour le cavalier comme pour le cheval : ajustement des horaires (tôt le matin ou tard l’après-midi), hydratation, crème solaire, abri à l’ombre ou douche.

Le C.D.F : Apparu il y a environ 2500 ans en Asie Centrale, le polo est un sport équestre peu connu du grand public. Pourriez-vous  nous expliquez les raisons qui vous ont amenée à pratiquer ce sport ?

C.R : Oui aux USA et en France comme dans la plupart des pays au monde, le polo est peu connu du grand public et des médias. Le polo est connu comme « le jeu des Rois », sans doute car c’est un des sports les plus chers au monde et qui paradoxalement possède beaucoup moins d’enjeux financiers que d’autres sports (sauf pour les meilleurs joueurs du monde). En plus de bonnes conditions physiques, le polo est un sport qui demande beaucoup de temps libre et des moyens financiers relatifs aux dépenses et investissements nécessaires. À titre d’exemple, chaque joueur possède une « ligne » de 8 à 10 poneys (on parle souvent de poney pour désigner un cheval de polo, ndlr) dont la valeur marchande varie entre $5,000 et $200,000 en fonction de la capacité du cheval. Pour jouer, il faut également vivre dans un environnement approprié, tel que Wellington avec une proximité de clubs de polo où l’on peut jouer et s’entraîner en équipe avec des joueurs expérimentés. Ma rencontre avec le polo s’est faite de manière fortuite. J’ai découvert le polo un peu par accident un jour où je cherchais un endroit où monter à cheval, et je me suis rendue au Polo Club de Boca Raton (qui est maintenant fermé). Ce fut le coup de foudre et le lieu était idéal. Si j’avais habité dans une région comme le Dakota du Nord, je n’aurais sans doute jamais connu ce sport.

Le C.D.F : En quelques mots, comment joue-t-on au polo ? Parlez-nous de votre équipe et de vos chevaux.

C.R : Le polo est un sport d’équipe qui se joue à cheval entre deux équipes de 3 ou 4 joueurs (hommes ou femmes). Comme le football ou le hockey, le but est de marquer des buts contre l’équipe adverse. La particularité du polo est que les joueurs sont sur des chevaux qui ont la vitesse de chevaux de course. La balle est par ailleurs très petite (8,5 cm de diamètre) et est poussée par les joueurs à l’aide d’un maillet à long manche. En général, le polo se joue à l’extérieur sur un terrain herbeux de 274 mètres de long et de 146 mètres de large. Faute d’herbe et d’espace, le polo peut également se jouer sur un terrain en sable  (une « arena ») ayant pour conséquence des jeux sur de plus courtes distances et avec moins de vitesse. Un match dure environ 2 heures et consiste en périodes appelées « chukkers » (de 6 à 8 « chukkers » pour les matchs de polo professionnels). A chaque match de polo, chaque joueur amène au moins 6 chevaux (un par chukker) et jusqu’à 16 chevaux pour les professionnels qui jouent pour gagner et demandent des performances très exigeantes à leurs chevaux. A moins d’être un joueur amateur qui loue les chevaux pour jouer, les joueurs possèdent en général leurs propres chevaux.

Le C.D.F : Vous donnez également des leçons d’équitation à Wellington. Quel type de monte enseignez-vous ? À quel type de public vous adressez-vous plus particulièrement ?

C.R : L’entraînement présente deux aspects. La première phase est l’enseignement aux cavaliers et l’entraînement des chevaux souvent sans expérience dans le polo et en équitation en général. La deuxième phase est d’enseigner le polo aux joueurs. Le polo est un des rares sports à réunir dans un même jeu juniors et seniors, hommes et femmes. Savoir monter à cheval est un avantage pour débuter le polo mais n’est pas obligatoire. Il est possible d’apprendre le polo et l’équitation en même temps, dans ce cas les cours d’équitation sont orientés vers la monte polo qui diffère beaucoup de la monte classique. Une fois la monte maitrisée, les joueurs ont encore beaucoup à apprendre au niveau de l’utilisation du maillet, des règlements du polo et des tactiques de jeu. Comme je suis trilingue (français, anglais et espagnol), j’ai l’avantage de pouvoir m’adresser à un public international sans la barrière de langue.

Le C.D.F : Êtes-vous la seule française expatriée à évoluer dans le monde du cheval en Floride, plus particulièrement dans la région de West Palm ?

C.R : Il y a d’autres Français dans la région de West Palm Beach, en particulier dans la ville de Wellington qui se transforme en capitale du cheval de janvier à avril chaque année. La majorité des Français se consacre aux autres spécialités équestres comme le dressage et le saut d’obstacle qui sont beaucoup plus développés au niveau du grand public. La majorité des joueurs professionnels de polo – 9 des 10 meilleurs joueurs mondiaux – viennent d’Argentine. Aux Etats-Unis, la plupart des joueurs professionnels sont argentins, avec quelques joueurs d’autres pays où le polo est pratiqué comme le Mexique, la Colombie, l’Angleterre ou l’Afrique du Sud.

Si vous voulez essayer, Catherine est joignable ici : (305) 467-8895 cmroze@yahoo.com

Réussir aux USA / Expatriation / Sophie Chatonet et Christina Deckert

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