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Historique : le président Barack Obama est arrivé à Cuba

Quatre-vingt-huit ans après la venue du dernier président américain, Calvin Coolidge, Barack Obama vient d’arriver à La Havane pour la première visite officielle d’un président depuis que le régime communiste a été instauré sur l’île en 1959. Plusieurs douzaines de manifestants ont été arrêtés par la police juste avant son arrivée.

(photo ci-dessus : une première poignée de main historique entre Barack Obama et Raul Castro était intervenue lors des obsèques de Nelson Mandela en décembre 2013.)

Cuba / Etats Unis
Propagande anti-américaine à La Havane. (Photo : Михаил Ковенский – CC BY-SA 3.0)

Cuba n’est pas le dernier pays communiste de la planète, mais il était le dernier où la Guerre Froide était toujours d’actualité, plus de 25 ans après la fin de l’Union Soviétique, et où les Etats-Unis sont toujours officiellement considérés comme un dangereux empire capitaliste. Il faut préciser que l’embargo des USA contre Cuba ne prendra pas fin avec la visite de M. Obama : il faudrait pour cela que le Congrès vote la levée de l’embargo, ce pour quoi il faudra à priori attendre un changement de majorité (qui pourrait intervenir avec l’élection présidentielle de novembre).

Les relations entre les deux pays s’étaient dégradées après la fuite de centaines de milliers de Cubains vers les Etats-Unis, puis en avril 1961, quand ces exilés avaient débarqué armés à Cuba durant l’invasion (repoussée) de « La Baie des Cochons » ; et enfin en octobre 1962, quand des sous-marins américains avaient stoppé – sur ordre du président Kennedy – des bateaux russes au large de Cuba transportant des missiles nucléaires ; forçant finalement les Russes à faire demi-tour.

Rappelons aussi un autre point qui fait polémique… l’île de Cuba est en partie propriété des Etats-Unis. Une toute petite partie, certes, mais où se trouve la célèbre prison de Guantanamo où les Etats-Unis incarcèrent les « ennemis combattants », c’est-à-dire leurs ennemis militaires capturés sans uniformes en Afghanistan, Irak… La présence militaires américaine n’a ainsi jamais cessé à Cuba.

Le programme cubain de Barack Obama : 

– Arrivée ce soir en famille à la Havane avec sa femme et ses deux filles. Rencontre avec l’archevêque de La Havane, le cardinal Jaime Lucas Ortega y Alamino, qui a aidé a la reprise des relations diplomatiques.

– Rencontre lundi avec le président Raul Castro, suivie d’une conférence de presse.

– Rencontre avec des entreprises américaines

– Dîner d’Etat au Palais de la Révolution

– Mardi : discours au Gran Teatro de La Habana

– Rencontre avec des dissidents cubains

– Match de baseball entre la sélection nationale cubaine et les Floridiens de Tampa Bay Rays.

– Départ de M. Obama pour l’Argentine.

Fidel Castro / USA
L’ex-dictateur Fidel Castro ici à droite en compagnie d’Ernesto Che Guevarra lors de la révolution cubaine.

Ainsi, aucune rencontre n’a été programmée entre le président Obama et Fidel Castro. L’ancien dictateur de 89 ans est extrêmement fatigué, mais c’est la première fois depuis que les guérilleros ont pris le pouvoir en 1959 que « Fidel » n’est pas associé à un événement historique sur l’île. Bien entendu, le « programme officiel » pourrait bien changer en cours de route, car la poignée de main entre les deux hommes constituerait un événement historique de première importance. Samedi, Fidel Castro a réussi a s’entretenir pendant plus de deux heures avec le président vénézuélien (et anti-américain) Nicolas Maduro, certainement une manière de préparer l’événement de ce soir. Si l’économie de Cuba ne décolle pas, celle du Vénézuela est elle aussi dans un état catastrophique après la chute du cours du pétrole. C’est ainsi un pays qui n’a pas pu se relever, que le président américain va visiter ; un pays toujours tenu d’une main de fer par le Parti Communiste. Néanmoins, des affiches gouvernementales ont été installées dans les rues de la ville, avec le visage des présidents Obama et Raul Castro, portant la mention « Bienvenido a Cuba ».

L’agenda pourrait aussi varier d’autres manières. Mercredi dernier l’embargo postal a été levé. Le lendemain, une économiste cubaine a reçu une lettre portant le tampon de la Maison-Blanche, dans laquelle Barack Obama lui disait qu’il s’arrêterait prendre un café chez elle si son agenda lui en laissait le temps.

Barack Obama commet ainsi à quelques mois de la fin de sa présidence l’un de ses derniers gestes historiques. Sa visite sera suivie en fin de semaine par celle de Britanniques plus connus que lui : le groupe de rock The Rolling Stones. Quoi qu’en pense Fidel… c’est vraiment la fin de la guerre froide ! L’isolement de Cuba semble terminé.

Peintures de Geff Strick, peintre français de Tampa en Floride
Peintures de Geff Strik, peintre français de Tampa en Floride

Néanmoins, la majorité Républicaine au Congrès des Etats-Unis est ainsi totalement opposée à la levée de l’embargo. Mme Clinton aussi l’était, mais elle a finalement concédé qu’Obama avait fait le bon choix, « même s’il aurait pu obtenir un meilleur deal ».

MANIFESTATIONS A MIAMI

La communauté cubaine en exil en Floride est très divisée sur ces reprises diplomatiques. Les plus jeunes n’ayant pas habité sur l’île sont majoritairement favorables à la levée de l’embargo et à un réchauffement des relations entre les deux pays. Leurs parents ou grands-parents qui ont connu la dictature, seront sans aucun doute aujourd’hui dans les rues de Little Havana à Miami, afin de manifester leur opposition à cette visite. Comme des milliers d’autres enfants, le maire de Miami, Tomas Regalado, a été mis par ses parents tout seul dans un avion à destination des Etats-Unis afin de le faire fuir l’île. C’est dire si le processus de normalisation nécessitera encore un bon moment avant d’arriver à son terme.

Le 11 décembre 1964, le célèbre ministre de l'Industrie Cubain Ernesto "Che" Guevara était venu à New-York afin de s'adresser aux Nations Unis. Il avait lui même envoyé à la mort des centaines de Cubains lors des procès révolutionnaires ayant suivi la révolution. (photo : Nations Unies)
Le 11 décembre 1964, le célèbre ministre de l’Industrie Cubain Ernesto « Che » Guevara était venu à New-York afin de s’adresser aux Nations Unis. Il avait lui même envoyé à la mort des centaines de Cubains lors des procès révolutionnaires ayant suivi la révolution. (photo : Nations Unies)

 

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