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Olivier Cadic : « les expatriés sont critiques, mais ils sont aussi les meilleurs avocats de la France »

Le sénateur (UDI) des Français de l’Etranger, Olivier Cadic, vient de terminer un séjour à Miami, à la fois pour y prendre la température locale chez les expatriés, mais aussi pour faire passer un certain nombre de messages aux Français des Etats-Unis ; messages qu’il évoque avec Le Courrier de Floride.

Olivier Cadic avec l'UFE Miami : le président Xavier Capdevielle (à droite), et le vice-président Franck Bondrille.
Olivier Cadic avec l’UFE Miami : le président Xavier Capdevielle (à droite), et le vice-président Franck Bondrille.

Editeur de bande-dessinées françaises et belges en langue anglaise (Lucky Luke, Valérian, Thorgal, XIII, Largo Winch, Blake & Mortimer, Spirou, Yakari, Boule et Bill…), Olivier Cadic aime l’imprimé : il a passé tout son séjour en Floride à distribuer des plaquettes. Est-ce pour se présenter prochainement au suffrage universel ? « Non, je ne souhaite pas être candidat aux Législatives. Ce que je présente, c’est le travail que je réalise au service de tous les Français de l’Etranger. » Rappelons que les sénateurs n’ont pas de circonscription et sont donc en charge de représenter tous les expats’ du monde. Pour Cadic, ça se traduit par près de 150 voyages politiques un peu partout sur la planète. A Miami, il a visité des écoles, rencontré les Français, participé à une réunion sur le tourisme, etc. Le président de l’Union des Français de l’Etranger (UFE section Floride), Xavier Capdevielle, l’a accueilli pour un déjeuner et donne son avis : « Le passage d’Olivier Cadic a été apprécié et il apporte une vraie expérience, notamment sur les questions d’éducation.« 

Le consul Clément Leclerc et le sénateur Olivier Cadic au Petit déjeuner de rentrée de Miami Accueil
Le consul Clément Leclerc et le sénateur Olivier Cadic au Petit déjeuner de rentrée de Miami Accueil

Effectivement, l’éducation, c’est le dada (non pas de Luky Luke, mais) de ce sénateur basé dans le Kent, en Angleterre, et qui est à l’initiative du 2ème lycée français de Londres. « Il n’y avait pas eu de réflexion là-bas depuis la création du Lycée Charles de Gaulle en 1917, alors qu’il y avait une forte demande. J’essaye d’organiser une concertation des expatriés afin qu’on avance plus vite sur les dossiers d’éducation. Le monde se développe très vite, et la France apporte un modèle éducatif alternatif à celui des pays anglo-saxons. L’Afrique, par exemple, va passer de 1 à 4 milliards d’habitants. Si vous voulez conserver l’éducation française, il va bien nous falloir trouver des professeurs, et vite. Les challenges sont nombreux, et on doit les séparer en deux catégories : L’éducation en Français, et l’éducation française. En Grande-Bretagne, 15% des enfants de Français ne parlent pas le français. Il faut donc d’une part développer nos écoles, mais aussi renforcer l’enseignement bilingue dans les autres écoles des Etats-Unis comme des autres pays. Et pour ça nous devons avancer de manière concertée et organisée, car le challenge n’est pas local, il est vraiment international. Nous devons répondre à une demande qui est croissante. »

Mais le travail du sénateur ne s’arrête pas là : « nous avons aussi beaucoup à faire au niveau social par exemple. Ca m’arrive de croiser des retraités et de leur demander : « qu’est-ce que vous ferez quand vous aurez 100 ans » ? Les gens me répondent : « je serai mort ». Mais, non, justement ce ne sera pas le cas. Il faut qu’ils soient organisés, qu’ils prévoient l’avenir. Au niveau fiscal également on doit faire en sorte que la CSG ne soit pas imposée à ceux qui ne résident pas en France, etc…« 

« Les expatriés doivent être promoteurs de leur région ! »

Les expatriés français ont pour beaucoup un avis assez critique sur la situation politique et économique en France. Qu’en pense le sénateur ? « Les Français de l’étranger on ce regard distant qui leur permet de bien déceler les failles de notre système… et de les commenter. C’est vrai. Mais d’un autre côté vous n’entendez pas chanter la Marseillaise de la même manière quand vous assistez à un 14 juillet à l’étranger. Vous ressentez une vibration que vous n’avez pas en France. Les expatriés sont critiques, mais ils sont aussi les meilleurs avocats de la France. Je leur dit toujours qu’ils sont les meilleurs promoteurs de leur région ; qu’il ne faut pas qu’ils hésitent à en parler autour d’eux, afin que les étrangers connaissent autre chose de la France que Paris !« 

Et quant à la peur suscitée par l’accélération des attentats… « Ca peut arriver n’importe où. Pas qu’en France. Regardez ce qui s’est malheureusement passé à Orlando… Il y a 20 ans, la menace c’était l’arme thermonucléaire. Sur le principe ça fait autrement peur qu’une kalashnikov, en tout cas quand elle n’est pas utilisée. Donc à chaque époque nous sommes obligés de vivre avec nos peurs. Il ne faut pas que ça nous arrête.« 

– Le site du sénateur : www.oliviercadic.com

– Pour contacter votre sénateur : o.cadic@senat.fr

 

ValérianLa bédé franco-belge à la conquête du monde anglo-saxon

Voilà pour un aperçu du travail du sénateur. Mais Olivier Cadic étant l’éditeur des bande-dessinées franco-belges en langue anglaise, Le Courrier s’est enquis de savoir pourquoi, justement, on ne trouve pas cette présence culturelle dans la plus grande (et quasi-unique) chaîne de librairie des Etats-Unis.* « Il y en a dans certains Barnes & Nobles, à New-York par exemple. Mais ici les libraires ne font pas le travail d’aller découvrir de nouveaux livres. Et puis tous ceux qui ont essayé par le passé se sont effondrés. On leur conseille d’investir des millions en marketing… mais je sais que ça ne marchera pas. Que voulez-vous, si ils préfèrent vendre toujours les mêmes comic books de super-héros, on ne va pas les en empêcher. » Mais alors, comment a-t-il fait, lui, pour « vendre en 5 ans trois fois plus de Luky Luke en anglais » que ses précédents éditeurs en 50 ans ? « C’est sur Amazon que nous réalisons 40% de nos ventes. Les lecteurs dans les pays anglo-saxons rejettent de plus en plus tout ce qui est standardisé. Les magasins n’offrent pas toujours ce choix, mais ça ne veut pas du tout dire que nos livres français et belges ne peuvent pas s’exporter !« 

– Pour faire connaître les bédés franco-belges à vos amis américains : www.cinebook.co.uk

* Précisons bien que si le sénateur Cadic a accepté de répondre à la question du journaliste durant ce voyage, ce n’est pas lui qui sollicitait une discussion d’ordre commercial. Le point de vue professionnel de l’éditeur étant intéressant, Le Courrier a fait d’une pierre deux coups !

 

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