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Donald Trump : L’homme aux doigts d’or / Editorial

Gwendal Gauthier, éditeur du Courrier de Floride.
par Gwendal Gauthier, directeur du Courrier de Floride.

Dans la nuit, il a changé les rideaux rouges, et mis à la place sa « touche » personnelle, dorée, à l’intérieur du bureau ovale. Comme l’a bien noté l’écrivain Yann Moix : « Ronald Reagan avait inventé la politique au service du capitalisme… et Donald Trump vient d’inventer le capitalisme au service de la politique« . Ça va briller de mille feux dorés, avec un gouvernement ressemblant un petit peu à un club de milliardaires. Beaucoup ont de réelles compétences, donc ‘Le Courrier’ ne portera pas de jugement (à part sur le style clinquant) quelques jours seulement après l’arrivée au pouvoir du gouvernement Trump.

Un point positif, tout de même, à mettre à son crédit : Trump a décidé de faire ce qu’il avait dit qu’il ferait. Il a absolument tout confirmé durant son discours d’investiture. Sur le style, tout ce qu’il touche doit se transformer en or… c’est sa marque de fabrique. C’est comme ça qu’il avait fait dans l’immobilier, en louant sa marque faite de grandes lettres d’or. Et c’est aussi de cette manière qu’il veut être jugé en politique, sur ses talents d’alchimiste.

Photo : Entre sa porte-parole Kellyanne Conway et sa fille Ivanka : il n’y a pas que Donald Trump à avoir les « doigts en or », il y a aussi le coiffeur ! ;-) (crédit photo pour Trump et Conway : Gage Skydmore  CC BY SA 2.0). 

Donc, depuis l’investiture, il a apparemment décidé de battre tous les records de vitesse. Avant même d’être élu, il avait fait reculer des entreprises américaines tentées par les délocalisations. Après avoir fait changer les rideaux, il a mis dès le premier matin un coup de bulldozer dans l’Obamacare, puis ordonné une sécession de crédits pour les ONG favorisant l’avortement ; il a aussi relancé les projets d’oléoducs Keystone XL et Dakota Access (qui comme ‘Le Courrier’ l’indiquait le mois dernier devraient être des points extrêmement chauds de ce début de mandat) ; il a embrayé un projet de refus de visa pour certains pays musulmans « compromis avec le terrorisme« , et il a déjà exigé la construction de son fameux mur dont il ne fait aucun doute qu’il ira lui même poser la première pierre ! Ouf ! Tout ça en cinq jours (et on en a oublié !).

Les futurs présidents assurent tous qu’ils vont appliquer « la règle des 100 jours » (pour réaliser leurs mesures les plus importantes (et aussi les moins populaires)), mais généralement ils ont bien du mal. Avec Trump ça va beaucoup plus vite !

L’enjeu est important pour lui, car il doit aussi faire comprendre à sa majorité au Congrès (qui ne l’apprécie guère plus que l’opposition) que les temps ont changé, et que c’est lui (et l’électorat) qui gouverne désormais le pays, et non plus les parlementaires (qui ont largement entravé la marge de manœuvre des précédents présidents). Tenir face au Congrès sera peut-être le plus difficile pour Trump, mais il semble de toute façon proche du syndrome de l’invincibilité. Il a même fait officiellement déposer la marque « Keep America Great ! » pour sa prochaine campagne dans 4 ans ! Rien ne l’atteint, et certainement pas les manifestations, les polémiques stériles dans les médias sur de supposées prostituées russes, ni les instituts de sondages qui le pronostiquent tout autant perdant après l’élection qu’ils ne l’avaient fait auparavant ! Ses opposants semblent avoir du mal à comprendre que ce n’est pas avec des polémiques qu’ils pourront fendiller l’armure en or. La bourse de New-York a progressé de 10% depuis son élection, pour atteindre des sommets encore jamais gravis auparavant. Et si les succès économiques suivent, inévitablement, Trump deviendra pour la majorité des Américains « le nouveau Reagan ». Comme ils l’ont fait durant la campagne électorale, opposants, médias et instituts de sondages sont même déjà en train de favoriser la réélection de Donald Trump en lui tapant dessus à longueur de journée sur des histoires qui n’intéressent pas grand monde. Il serait préférable de construire ce dont Hillary Clinton a fait l’économie : un projet de société concret et alternatif au « tout capitalisme ». C’est comme ça que Trump a été élu, en mettant en avant une certaine forme de protectionnisme. Les Démocrates et Républicains opposés à Trump pourraient avoir un projet différent, plus construit, et tenant compte des problèmes de l’ensemble de leurs citoyens. A défaut, Donald Trump sera réélu en 2020 à la Maison Blanche d’Or !

Que va-t-il rester d’Obamacare ?

Au sujet d’Obamacare, nul doute que ceux qui voyaient leurs impôts et frais de santé augmenter (des dizaines de millions d’américains), tout comme ceux qui étaient contraints de payer des pénalités pour n’avoir pas souscrit d’assurance homologuée, seront heureux des premières décisions de Donald Trump. Mais, tout de même, personne ne sait trop s’il a prévu un système (au moins un peu) compensatoire pour les 20 millions de bénéficiaires de l’ACA (Affordable Care Act) aux Etats-Unis, qui sont nombreux dans le sud de la Floride. Ce qui suscite beaucoup de craintes pour les millions de pauvres qui pourraient perdre leur couverture santé. Certains parlementaires favorables à la fin d’Obamacare se veulent rassurant sur une « période de transition » permettant de « ne rejeter personne », mais bon… il y a tout de même beaucoup d’incertitudes… Beaucoup trop.

 

Usa France Financials

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