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Epave de Canaveral : la justice donne les droits à la France contre les plongeurs qui l’avaient découverte

La société de chasseurs d’épaves a été déboutée de ses droits sur l’épave contenant les canons à fleurs de lys : la France gagne la première manche judiciaire.

Il y a de grandes chances que ce soit l’épave de La Trinité, navire de guerre de l’amiral Jean Ribault, disparu en septembre 1565 en Floride. Il était arrivé à la tête de six bateaux et six-cent marins le mois précédent afin de défendre la colonie française de Fort Caroline. Mais à son arrivée, Ribault découvre que les Espagnols en avaient fait autant : six navires portant la couronne ibérique patrouillent depuis la base de St Augustine. C’est finalement une tempête tropicale, ou un ouragan, qui aura décidé que la Floride ne serait plus française : La Trinité et plusieurs bateaux sont perdus. Les Espagnols invitent les Français à capituler en échange de « la vie sauve ». Ils les tueront tous sur la rivière désormais appelé « Matanzas » : le massacre.

L'épave de Cap Canaveral
L’épave de Cap Canaveral (crédit photo : GME)

En septembre 2015 – soit exactement 450 ans après le naufrage de Ribault – la société Global Marine Exploration (GME, basée à Tampa en Floride), découvre près de Cape Canaveral une épave datant de la même époque. Un an plus tard, en 2016, les recherches sur l’épave aboutissent notamment à y trouver des canons de bronze français, et un monument en marbre portant les trois fleurs de lys des armes de France. Vu l’authentification des canons, à la fin de l’année 2016, le gouvernement français (appuyé par l’Etat de Floride) réclame alors la propriété du (ou des) vaisseau(x), puisque selon le droit maritime, toute épave militaire continue d’appartenir au pays qui l’a armé. Mais les chasseurs d’épaves de la société GME se défendent en argumentant qu’il ne s’agit pas ici d’un vaisseau français, mais d’un navire marchand espagnol faisant route vers Cuba, et transportant des biens volés aux Français (et c’est vrai que l’épave en question a été retrouvée très au sud de la zone de combats). En tout cas la justice a tranché : pour elle il s’agit de l’épave de La Trinité. L’Etat de Floride va donc pouvoir poursuivre les fouilles avec l’aide du gouvernement français. Tous se sont réjouis de cette décision, y compris le St. Augustine Lighthouse & Maritime Museum qui est en première ligne pour défendre tout ce qui concerne l’histoire locale. Rappelons que Fort Caroline fut le premier fort sur le territoire des futurs Etats-Unis, alors que St Augustine fut la toute première ville à y être érigée. Les rares objets retrouvés de ces guerres fondatrices entre puissances européennes, et de leurs rapports avec les amérindiens, sont donc les témoins sans prix de la fondation du nouveau monde.

Tout cela avait tout de même un prix… pour la société GME, qui n’a pas encore indiqué si elle allait faire appel de la décision.

Voir notre article sur les enjeux de cette bataille judiciaire

Voir nos articles sur Fort Caroline

Lire notre roman historique sur l’arrivée des Français en Floride

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