Actualités à Miami et en FlorideNews Floride

Roger Pardo : « les déshomologations ont créé de vraies angoisses chez les francophones de Floride »

Roger Pardo, président de FIPA.
Roger Pardo, président de FIPA.

La crise continue après l’annonce du non-renouvellement par le gouvernement français des homologations de deux écoles publiques de Miami (Carver Middle School et Sunset Elementary) qui jouissaient depuis 25 ans de ce partenariat. Hier, l’ambassade de France minimisait l’impact de cette décision, ce qui a fait redoubler l’indignation de Roger Pardo, le président de FIPA, la structure représentant l’association des parents d’élèves de ces « International Studies » à Miami.

« Avec le « Label France » qu’ils nous proposent (qui est certainement bon pour les produits alimentaires) ils veulent ramener le temps d’expression en francais dans les classes à 20% ou un peu plus alors qu’il est aujourd’hui de 60%. Cette annonce de déshomologation a créé de vraies angoisses chez les francophones de Floride », assure-t-il. « Contrairement à ce qu’annonce le gouvernement, ce ne sont pas 487 élèves qui sont dans ces deux écoles, mais près d’1 millier. Des parents m’ont déjà signifié qu’ils comptaient rentrer en France, ou demander à leur employeur francais leur mutation dans un autre pays puisqu’ils n’ont plus d’écoles dignes de ce nom à leur disposition. C’est un véritable drame pour certains. Quand les cadres d’entreprises se voient proposer des postes à l’étranger, la première chose qu’ils cherchent, ce sont de bonnes  écoles pour leurs enfants. Cette décision est donc également néfaste pour le commerce extérieur de la France et pour notre communauté francophone. Mais c’est également vrai au niveau de nos rapports culturels : le School Board de Miami vient de se prendre une claque incroyable de la part du gouvernement français ; c’est un camouflet diplomatique. Ils payent accueillent, gratuitement, nos enfants depuis 25 ans, et on leur enlève cette reconnaissance comme ça, sans raison et sans discussion du jour ou le partenaire francais ne peut plus tenir ses engagements financiers.  »
 
– LE GOUVERNEMENT SEMBLE POURTANT INDIQUER QUE CETTE NON-HOMOLOGATION NE VA RIEN CHANGER POUR VOUS… ?
– ROGER PARDO : « Depuis la défaillance financiere de la France il y a deux ans, c’est le Miami-Dade County qui paye les professeurs. Je vous ai parlé de l’impact sur les parents d’élèves, mais pensez-vous que le Comté va vouloir continuer de payer pour des formations non-homolguées ? Ca va être la débandade. Et tout ça alors que ça ne coûtait rien au gouvernement français. Pour le Comté, après un tel camouflet diplomatique, il va se dire que ça lui coûtera moins cher de payer des formations en espagnol qui, elles, seront reconnues et soutenues financierement par un pays qui vit actuellement une crise pire que la notre. Et c’est la culture française à Miami qui va en pâtir. J’ai vu qu’on parlait de l’ouverture d’un lycée privé à Miami à l’avenir ? Je le souhaite vivement, il y a une vraie place pour un tel etablissement scolaire. Mais, au prix ou est l’ immobilier aujourd’hui, quand ce projet va-t-il vraiment voir le jour ? Les parents auront-ils tous les moyens de payer des dizaines de milliers de dollars de frais de scolarité ? Que fera le gouvernement français ? Il attribuera des bourses à certains ? Quelle est la cohérence alors que ce qu’offrent nos deux écoles aujourd’hui est absolument gratuit, et pour un enseignement – je le repète – de grande qualité !!!
 
Quant aux professeurs, sur eux aussi cette décision à un impact. Ils sont mis à disposition de l’Education Nationale pour enseigner à l’étranger, mais ils peuvent toujours cotiser (volontairement, sur leur propre argent) pour leur retraite s’ils enseignent dans des écoles homologuées. Que croyez-vous qu’ils vont faire désormais puisqu’elles ne le sont plus ? Accepter de perdre leur droit a la retraite ? Certains y cotisent volontairement depuis plus de 15 ans qu’ils sont en poste ici. Cette décision est lamentable : encore une fois ça ne coûtait rien au gouvernement, et surtout il s’était engagé en mars à maintenir ces homologations. Nous demandions, avec notre député, Frederic Lefebvre,  un a deux ans de sursis, accompagné par un « vrai dialogue guide » entre les écoles, Miami Dade County, l’AEFE et l’Education Nationale. Mais là ils nous ont laissé savoir en plein milieu de l’été que ce n’était plus le cas, que c’était terminé, prenant tout le monde au dépourvu pendant les vacances, alors qu’ils le savent depuis le 25 Mai. 
Je compte sur les tous les francophones de Floride pour nous aider à réagir et à les faire changer d’avis. »
 
 
NOS PRECEDENTS ARTICLES : 

 

Afficher plus

Articles similaires

3 commentaires

  1. Quel honte! Arrêtons de penser que nous sommes tous des évades fiscaux…Je suis francaise a Miami depuis 15 ans, je n ai pas les moyens de payer des milliers de dollars pour que mes enfants apprennent ma langue d’origine dans une école privée.
    Je ne suis pas la seule, mes enfants etant nés sous un toit multiculturel, c est le seul moyen de les plonger totalement dans cette belle culture française et ce programme reconnu de qualité!
    Retirer cette homologation, c est retirer un niveau d’excellence ayant des résultats supérieurs a la moyenne en France….au lieu de juger sur des critères incorrects ou politiques, pourquoi ne pas juger sur des résultats qui parlent d’eux même pour une homologation ou non!
    Ceux qui en ont les moyens partiront dans le prive, les expatries négocieront avec leur entreprises le financement de leurs enfants français dans le prive, d’autres choisiront une autre destination qui offre un programme français, et le reste devra s’adapter a une éducation de moindre qualité du a cette perte d’homologation. La ville de Miami cessera de financer tout ce programme francais, lorsqu’elle se rendra compte du manque d’interet et d’engagement de la part du gouvernement francais a maintenir un programme de qualite!
    Pourquoi changer un modele qui fonctionne tres bien depuis 25 ans et coute tres peu ou rien a la France?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page