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Protection de l’environnement aux Etats-Unis : la guerrilla a déjà commencé !

Alors que Donald Trump n’a pas même pris ses fonctions de président des Etats-Unis, les dossiers liés à l’environnement semblent autant de mines posées sur le parcours du nouveau président qui ne fait pas de l’écologie la première de ses priorités.

Donald Trump avait prévenu : l’indépendance énergétique des Etats-Unis est l’une de ses priorités, et sa production doit être accélérée. L’environnement n’est au contraire pas du tout central dans le programme du « président élu », ni même les conséquences du réchauffement climatique que Donald Trump et la plupart de son entourage politique relativisent. Sur son site internet, il n’y a pas de catégorie pour l’environnement, et c’est au chapitre « énergie » qu’il évoque en une seule phrase la « propreté de l’air et de l’eau ». A mesure que son cabinet présidentiel se dessine, les défenseurs de l’environnement n’ont pas l’air d’en faire du tout partie, mais au contraire les partisans de « l’énergie à tout prix », et de toutes les dérégulations possibles. M. Trump a ainsi nommé en décembre Scott Pruitt à la tête de l’Agence américaine pour la protection de l’environnement (EPA). Or M. Pruitt est ministre de la justice de l’Oklahoma, un Etat dont 50% des richesses proviennent de l’exploitation du pétrole. Il est bien évidemment « climatosceptique ».

La grande crainte des autres pays, c’est que Donald Trump tente de faire sortir son pays de l’Accord de Paris sur le climat, même s’il ne devrait pas y arriver dans les trois ans à venir, vu que les Etat-Unis se sont engagés sur cette durée. Par ailleurs, M. Trump n’a pas mentionné sa volonté de rompre l’accord. Mais ses objectifs affichés sont bien de se débarrasser des contraintes encadrant l’exploitation des énergies fossiles.

DES SUJETS… EMPOISONNES

Si les scores des écologistes américains (proches de l’extrême gauche) ont toujours été limités durant les élections américaines (Jill Stein a réalisé 1,06% des voix aux Présidentielles), la dernière campagne électorale a été plus fortement marquée que les autres par les problèmes liés à l’environnement. Les maires de Floride ont par exemple mis la pression pour que les candidats tiennent compte des menaces qu’encourent leurs villes en cas de montée des océans. L’affaire de Flint a aussi cristallisé beaucoup de passion. Cette ville de 100 000 habitants dans le Michigan pompe son eau dans le fleuve de la ville. Or cette dernière est notoirement polluée au plomb et, malgré les alertes, il aura fallu plus d’un an pour qu’enfin la municipalité se reconnecte sur le réseau d’eau (potable) de la ville de Detroit. Mais entre temps les canalisations de Flint avaient été polluées et rongées par l’eau toxique, et c’est pas ce biais que l’eau provenant de Detroit transite, constituant encore aujourd’hui un risque pour une population dont un quart est constituée d’enfants… Le sujet a bien évidemment créé des tensions un peu partout dans le pays, en solidarité avec les habitants du Michigan.

LES OLEODUCS DE LA DISCORDE

Deux projets d’oléoducs sont aussi au centre des tensions. Tout d’abord le « Dakota Access Pipeline » dont la construction doit relier les champs pétrolifères du Dakota-du-Nord aux dépôts de l’Illinois, 1886km plus loin. Il devait être terminé le 1er janvier 2017, et en novembre 2016, 87% des travaux étaient effectivement réalisés. Mais c’était sans compter sur les dizaines de milliers de militants environnementalistes, les célébrités diverses et surtout des tribus sioux de la réserve Standing Rock qui craignent pour la pollution de l’eau en cas de fuites d’hydrocarbures.

Cette contestation colorée s’était installée dans un village de tipis dont la destruction télévisée n’a pas été très bien accueillie par les Américains. Le 4 décembre, le Corps des Ingénieurs de l’Armée a craqué. Après avoir dû affronter des manifestations quotidiennes, dont certaines assez violentes, il a annoncé qu’il suspendait les travaux et qu’il allait envisager un contournement des territoires Sioux. Cette décision étant très récente et pas définitive, les résidents restent vigilants.


Les Sioux du Dakota contre le pipeline by geopolis-francetv

Cette affaire de Standing Rock rappelle le projet « Keystone XL » qui a également focalisé l’attention des défenseurs de l’environnement durant des années. Le « Keystone Pipeline » existe déjà depuis longtemps, traversant le Canada jusqu’au sud des Etats-Unis. C’est le projet de doublement « XL » de sa partie nord qui pose problème. Porté par l’entreprise TransCanada, il devrait à terme permettre d’acheminer de plus grandes quantités de pétrole par le tube, et de manière plus directe que le premier Keystone. Le gouvernement canadien y est favorable (aussi bien Harper que Trudeau), tout comme une majorité des Américains (65% selon un sondage), intéressée par la baisse des prix à la pompe que faciliterait une telle installation. Néanmoins, le président Obama s’y était finalement opposé en novembre 2015… Mais Donald Trump y est favorable. Tellement favorable que le sujet a été évoqué en novembre dès la première conversation entre le nouveau président élu et le premier ministre canadien.

Depuis 8 ans, une mobilisation militante est en cours aux Etat-Unis qui n’avaient pas vu autant d’activistes en tous genres depuis les années 1970. Le « Keystone » risque donc de devenir une partie de bras de fer symbolique entre M. Trump et ses opposants, et peut-être aussi le « Dakota Access », si de nature le gouvernement américain tentait de forcer le passage aux Sioux.

OBAMA SANCTUARISE LES MERS EN URGENCE

Mais la guérilla a commencé au sein même de la Maison-Blanche. Alors que Donald Trump a annoncé l’accentuation de la production de pétrole en mer, et la reprise des recherches dès son installation à la Maison-Blanche, le président Obama a pour sa part profité de ses dernières semaines de gouvernance pour faire l’inverse. Il a interdit l’accès à un grand nombre de sites sous-marins de l’Arctique, de l’Antarctique, et de la côte Atlantique (entre la Virginie et le Maine), en s’appuyant sur une loi de 1953 l’autorisant à « sanctuariser » des sites… et même à interdire à ses successeurs à la Maison-Blanche d’autoriser des forages. A noter que, dans le même temps, le premier ministre canadien faisait la même chose sur certains sites. Résultat, rien que pour l’Etat de l’Alaska, ce sont 98% des mers qui sont désormais protégées des forages. En conséquence de nombreuses parties de bras-de-fer risquent d’être livrées, tant au Congrès que sur les sites sensibles… et le sujet de l’environnement de se replacer ainsi au centre des débats.

Une observation pour terminer : Les Etats-Unis investissent peu dans le domaine des énergies renouvelables, ce qui est assez curieux. En effet, même si beaucoup d’Américains pensent qu’il n’y a pas de réchauffement climatique ou encore que l’activité humaine n’est pas responsable de ce réchauffement… cela n’empêche pas pour autant de travailler sur les énergies du futur, ni de chercher à préserver le bien-être de tous en réduisant les pollutions.

 

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