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Donald Trump et la Russie : les raisons du rapprochement (analyse)

L’élection de Donald Trump marque un tournant dans les relations diplomatiques. Les délégués du futur président américain sont déjà à Moscou depuis des semaines afin de préparer des relations pacifiées.

Sur la façade du restaurant Keulė Rūkė de Vilnius (Lituanie) un détournement du célèbre baiser entre les dictateurs communistes Leonid Brejnev (URSS) et Erich Honecker (RDA) (crédit photo : www.facebook.com/keule.ruke )

Dans le même temps, les présidents Obama et Hollande, épaulés par les médias occidentaux, poursuivent leur ligne hostile à Vladimir Poutine relativement inoffensive depuis 1 an, et qui pourrait rapidement devenir anachroniques : l’occident se tourne de facto vers la Russie après l’avoir vivement critiquée. Car Donald Trump est loin d’être isolé sur cette position : en France par exemple, les principaux candidats à l’élection présidentielle (Fillon, Le Pen, Mélenchon, Macron…) sont presque tous favorables à un rapprochement avec le président russe (excepté Manuel Valls). Pourquoi ce revirement de situation ? Certainement à cause d’une erreur d’analyse majeure des gouvernements occidentaux : la sous-estimation de la Russie.

UN PEU D’HISTOIRE POUR COMPRENDRE

Quand l’empire soviétique s’effondre en décembre 1991, c’est un soulagement pour tout le monde. C’est la fin du totalitarisme communiste qui menaçait la planète avec ses 30 000 têtes nucléaires ; la fin des massacres de masse en Russie et dans les pays « satellites », dont les populations aspiraient depuis longtemps à devenir libres, avec pour inspiration l’Europe et les Etats-Unis. Chez les Russes, 80% des habitants étaient alors pour un rapprochement avec l’Europe de l’Ouest. Mais l’histoire en décidera autrement : d’une part l’Europe et les Etats-Unis n’aident pas la Russie à se rapprocher, alors qu’en parallèle les premiers gouvernements démocratiques mis en place en Russie s’avèrent corrompus au dernier degré. Les nouveaux milliardaires font fuir leur fortune à l’étranger, alors que la situation économique du peuple russe ne s’est pas améliorée. Pour ces raisons, au milieu des années 1990, tout est déjà mis en place pour que la Russie renoue avec un passé autoritaire : les Russes souhaitent le retour d’un président fort et se mettent même à redevenir nostalgiques de l’URSS, après l’avoir été de la période tsariste. Huit ans après la fin de la terrible Union Soviétique, en 1999 Vladimir Poutine devient ainsi une fatalité. Il est encore, à l’époque, très tourné vers l’occident. Mais il montre déjà ses muscles, et ne cessera d’affirmer la Russie sur la scène internationale, avec des succès toutefois mitigés. L’Europe et les Etats-Unis ont très mal pris chacune des interventions du Kremlin afin de conserver sa zone d’influence sur la scène internationale. Les guerres en Tchétchénie, en Géorgie, puis Ukraine et celle en Syrie ont constitué des paroxysmes de tensions entre l’est et l’ouest. Les pays occidentaux ont alors décrété des sanctions économiques contre la Russie. Le déploiement de missiles américains en Roumanie (2015), et leur projet d’installation en Pologne pour 2018 redonnent même des airs de « Guerre Froide » à tout cela. Mais, alors que les sanctions, cumulées à la chute du cours du pétrole, étaient sensées faire pression sur le peuple russe pour qu’il se débarrasse de son homme fort, Vladimir Poutine, c’est l’inverse qui se produit. L’économie russe redécolle, alors même que son arsenal militaire (rénové) fait la loi en Syrie où les Etats-Unis pataugeaient jusque-là face aux Islamistes. Poutine a réussi à de nouveau imposer son pays au rang de grande nation. Ca ne s’est pas fait sans casse : par exemple, l’espérance de vie de ses opposants est relativement limitée… Mais le fait est là : Vladimir Poutine aura beaucoup plus d’amis en 2017 (y compris à la Maison-Blanche et en France) qu’en début d’année 2016.

Cela signifie-t-il que Donald Trump va négocier en position d’infériorité avec la Russie ? Pas vraiment. les Etats-Unis et l’Union Européenne ont lors des récentes années signifié à Vladimir Poutine qu’elles ne le laisseraient pas tout faire. La leçon aura peut-être été entendue.

LES CONSEQUENCES DE CE CHANGEMENT HISTORIQUE

Les relations diplomatiques devraient donc se resserrer entre les Etats-Unis et la Russie, et Donald Trump laissera finalement le président russe maître de sa zone d’influence. Ce qui provoquera des changements importants, par exemple en Ukraine. L’Allemagne verra également d’un très mauvais œil la possibilité de perdre en influence dans les pays de l’est de l’Europe au profit de la Russie. Et, si de nature un président « pro-russe » était élu en France au mois de mai, le « couple franco-allemand » qui est jusqu’à présent le moteur de l’Union Européenne, pourrait bien connaître de fortes divergences à ce sujet.

Si la position de l’Allemagne ne fait guère de doute, celle d’autres grands pays de l’OTAN reste à connaître, comme le Canada et le Royaume-Uni, eux aussi farouchement opposés aux positions du Kremlin. Suivront-ils M. Trump sur la voie de l’apaisement ?

Les pays Musulmans pourraient également connaître des bouleversements : l’occident a jusqu’ici soutenu les « printemps arabes » et les prises de pouvoirs (ou tentatives) par des « islamistes modérés », alors que pour Vladimir Poutine « l’islam modéré » n’existe pas. Et comme Donald Trump a promis que « les Etats-Unis ne participeront plus à des changements de régimes dans les pays étrangers »… il devrait là aussi y avoir des conséquences importantes.

Cette position « isolationniste » américaine n’est pas nouvelle dans l’historie contemporaine, mais elle rompt (sur le principe, car il faut encore attendre de voir les réalités) avec plusieurs décennies de politiques interventionnistes d’inspiration néo-conservatrices.

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David Willig Avocat Floride

Investus / Vincent Ricaud agent immobilier à Sarasota / Bradenton / Tampa / St Petersburg en Floride

 

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3 commentaires

  1. Ping : kardinal stick
  2. Analyse pertinente et débarrassée des à priori de la vision française et allemande, téméraire, s’il en était malgré les dégâts subis par ces deux pays lors de la dernière guerre.Poutine semble avoir retenu la leçon pour ne pas céder à l’offensive des médias occidentaux désireux d’entretenir le mythe d’une guerre froide sur des supputations fondées sur la haine des pays qui ne partagent pas leur libéralisme tronqué qui révèle ses failles et ses contradictions.Les motivations  » humanistes » invoquées pour aboutir à la destruction de la Syrie,seul pays du moyen orient avec le Liban à garantir la tolérance,ne s’appliquent pas au génocide pratiqué au Yémen par les régimes moyenâgeux de la région qui ont fait de l’islamisme une idéologie contre la civilisation.Face à cette menace le choix est clair qui relève beaucoup plus de la probité intellectuelle que des attitudes politiciennes.

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