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Une nouvelle association : Le Centre de la Francophonie de Floride et des Caraïbes

Centre de la Francophonie de Floride et des Caraïbes
Une partie de l’équipe du Centre de la Francophonie de Floride et des Caraïbes. Benoît Duverneuil est le 3ème en partant de la gauche.

Ça faisait longtemps qu’on en parlait, mais ça y est : le Centre de la Francophonie de Floride et des Caraïbes (CFFC) se lance officiellement ! C’est Benoit Duverneuil, un Français de 37 ans, qui est président de cette association qui travaille de concert avec le Centre de la Francophonie des Amériques, et qui devrait renforcer grandement la cohésion entre francophones dans cette région du monde. Un très joli (et utile) site internet est également prêt à être lancé : www.francophoniefloride.org


LE COURRIER DE FLORIDE : Quelle sera la différence entre le Centre de la Francophonie de Floride et des Caraïbes, et le Centre de la Francophonie des Amériques ?

Benoit DUVERNEUIL : La structure « Amériques » est basée au Québec, et elle est financée par le Gouvernement. Ils sont venus nous rencontrer en Floride en janvier 2014, et ils cherchaient à avoir des relais locaux. Nous, nous sommes une structure locale indépendante, mais nous essayons de nous inscrire dans les mêmes orientations. Il y a eu beaucoup de travail pour arriver à ce partenariat. Nos objectifs sont similaires : promouvoir la francophonie dans toute sa diversité ; créer des passerelles entre les différentes communautés francophones ; constituer une force économique, sociale et culturelle locale.

Le CDF : Par quels moyens ?

B.D : Notre champ d’action concerne l’enseignement des langues (français et créole), la culture (organisation d’événements), le développement économique (accompagnement de porteurs de projet), mais aussi la jeunesse et la solidarité. Cela se traduit par une offre et des outils concrets à disposition de tous : des cours pour les individuels et les groupes, un annuaire professionnel gratuit, du mentorat pour les chefs d’entreprises et les investisseurs et même un projet d’accélérateur économique, etc. Nous allons aussi faire profiter aux francophones d’outils qui ont déjà fait leurs preuves, comme la bibliothèque numérique francophone des Amériques qui permet d’avoir accès à des milliers de titres, un programme pour faciliter la mobilité des chercheurs, une radio francophone destinée à la jeunesse et bien plus encore.

Le CDF : Des cours de Français, est-ce que ça ne vous place pas en concurrence directe avec l’Alliance Française (1) ?

Francophonie 2B.D : Comme vous le savez, l’Alliance Française n’existe plus dans le sud-est de la Floride depuis plus de deux ans. Le CFFC a été crée par un collectif dont la mission première est de reconstituer une Alliance Française à Miami. Aujourd’hui nous continuons de porter ce projet mais en prenant pleinement en considération le contexte si particulier de la Floride du Sud ou les communautés francophones – et pas uniquement celle française – sont très importantes. Les Alliances Françaises s’adressent davantage à des francophiles, et le CFFC à des francophones. Cela dit, nous avons tellement peu de structures ici en Floride et il est tellement difficile de les faire vivre qu’il ne sert à rien, à mon avis, de les multiplier et il serait ridicule de créer des structures concurrentes. Depuis 2013, nous avons rencontré un maximum d’acteurs associatifs et institutionnels pour élaborer ce projet ensemble, et nous souhaitons que le Centre héberge l’Alliance Française et cette dernière sera donc en charge d’une partie de nos activités linguistiques et culturelles. Le Français est la troisième langue la plus parlée en Floride, donc l’enjeu est important. Mais je pense qu’il faut prendre en compte les erreurs passées, ne pas confondre vitesse et précipitation et bâtir un projet humble mais solide.

Le CDF : Sans structure en dur ?

B.D : Pour mémoire, le coût du local de l’Alliance Française à Miami est une des principales raisons de son échec. Des locaux c’est essentiel mais un projet et une vision c’est mieux. Ce travail doit se faire de manière collaborative, avec tous les acteurs de la vie associative mais aussi les écoles et les organisations culturelles concernées, en tout cas pas toute seule. C’est d’ailleurs bien l’objectif du Centre de la Francophonie de rassembler au même endroit à la fois des associations, des institutions et des entreprises francophones. Un lieu avec des mètres carrés et des ressources mutualisées où l’on pourrait trouver des salles de cours et un centre de documentation, ce qui conviendrait parfaitement aux besoins de l’Alliance Française. Pour les porteurs de projets francophones, c’est un accélérateur économique que nous souhaitons déployer – une sorte d’incubateur d’entreprises avec un réel accompagnement – nous pourrions aussi accueillir un FabLab – des ateliers numériques avec des machines innovantes, comme des imprimantes 3D, qui permet à chacun de tester une idée et de concevoir un prototype sans les contraintes académiques (on compte déjà 80 FabLabs en France et nous avons déjà des partenariats avec certains d’entre-eux).

Le CDF : Qui est à la tête de la structure ?

B.D : Nous sommes un collectif de 15-20 personnes. Notre groupe est constitué de Français, d’Haïtiens et de Canadiens francophones qui viennent d’horizons différents. Des enseignants, des chefs d’entreprises, des artistes ou encore des spécialistes de l’export comme Gilles Hurtaud ou des journalistes comme Naima Boubekeur. Nous avons d’ores et déjà ouvert un bureau de représentation à Washington grâce à Armande Gil qui est en charge des relations extérieures et institutionnelles, et nous nous apprêtons aussi à mettre en place une antenne en Guadeloupe. L’adhésion au CFFC est complètement gratuite et nous invitons donc tous les francophones de Floride et des Caraïbes à nous rejoindre. L’inscription se fait en ligne via notre nouveau site Internet.


(1) Il existe actuellement un autre projet séparé pour remonter L’Alliance Française de Miami, qui n’existe plus depuis plusieurs années.

 

 

 

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6 commentaires

  1. Ping : continuee
  2. Bonjour Jan,
    Nous parlions justement de votre librairie encore pas plus tard qu’hier.
    Merci pour vos encouragements, ils nous vont droit au cœur.
    Vous connaissez très bien la communauté haïtienne, nous serions très heureux de vous compter parmi nous.
    Absolument, nous souhaitons offrir des cours de Français et de Créole. Nous souhaitons représenter la Francophonie locale dans toute sa diversité.
    Le créole à base lexicale française est celui qui nous intéressent plus particulièrement et qui est évidemment très présent en Floride et dans les Caraïbes. Cela dit, enseigner le créole à des personnes qui parlent le français est tout a fait différent d’un enseignement destiné à ceux qui parlent l’anglais. Beaucoup de mots, tournures, et prononciations du créole sont utilisés dans certaines régions de France et les personnes qui parlent français ont des facilites pour apprendre le créole surtout une fois que l’écriture phonétique établie par les Etats-Unis dans les années 50 est comprise. Donc, ce serons de cours de créole pour les francophones, haïtiens inclus bien-sur.
    Nous sommes toujours à la recherche de quelqu’un souhaitant donner ces cours. Si vous connaissez quelqu’un de compétent, faites-nous le savoir afin que nous le mettions en contact avec la personne qui donne les cours de français.
    Bien amicalement
    Benoit

  3. Une très belle initiative pour les francophones vivant à Miami. Compliments mes Amis! Cependant, j’ ai une question de curiosité si vous permettez
    Au début de votre présentation, vous aviez dit que la nouvelle organization offrira des cours de français et créole…
    Ce sera une initiative assez intéressante pour les Haitiens nés aux Etats- Unis et les Etrangers qui s’ intéressent à Haiti . ( NB: Le créole étant la troisiéme langue la plus utilisée en Floride après l Anglais et l Espagnol) Pensez-vous avoir des professeurs préparés pour l enseignement du créole haitien en Floride? et pourquoi intégré Le Créole dans une initiative de promotion de la francophonie en Floride?

    Jan Mapou de la Librairie Mapou à Miami- Little Haiti

  4. Bonjour Jean-Garry,
    Merci beaucoup pour l’intérêt que vous portez à notre humble initiative.
    Nous sommes très intéressés par votre proposition. Nous pourrions surement coordonner quelque chose, surtout que les besoins pour les cours de Français en Floride ne manque pas.
    De plus, nous cherchons constamment de nouveaux contacts en Haiti pour relayer notre action, nouer des partenariats avec des organisations locales (dont les Alliances Françaises) et mieux connaitre la culture haïtienne.
    Vous pouvez me contacter directement à bduverneuil@gmail.com
    Benoit Duverneuil

  5. Bonjour a toute l’equipe je salue cette initiative louable je suis un professeur de francais a l’alliance francaise des Cayes en Haiti ,.et je dispense des cours de francais dans les ecoles de la ville a tous les niveaux je travaille avec des enfants et des adultes cela me fait dix ans dans l’enseignement de cette belle langue . Etant donne que j’ai l’habitude de me rendre en Floride durant les vacances , est ce que je ne pourrai pas mettre mes competences au profit de cette initiative? meme a titre de benevole . rassurez vous vous ne serez pas decu.

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