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Primaires américaines : que proposent les candidats Trump et Clinton ?

Le point sur les élections primaires où Hillary Clinton et Donald Trump semblent désormais avoir une longueur d’avance suffisante pour l’emporter dans leurs camps respectifs, sauf surprise majeure.

Quels que soient les gagnants de ces primaires, elles sont d’ores et déjà riches d’enseignements sur la société américaine. Les scores très élevés de Bernie Sanders et de Donald Trump démontrent que les Etats-Unis sont à leur tour touchés par une défiance de la classe moyenne à l’encontre de la mondialisation des marchés. L’Europe connaît depuis plusieurs années des mouvements électoraux et sociaux remettant en cause la libre circulation des biens et des personnes, mais aux USA, c’est une grande nouveauté. D’une part parce que les Etats-Unis sont un élément moteur de la mondialisation, et d’autre part… parce qu’ils en ont récolté un grand nombre de dividendes. Si en Europe des populations entières se plaignent d’une régression, la « middle class » américaine à pour sa part l’impression de stagner, de ne pas profiter de l’embellie économique. Pour les électeurs de Bernie Sanders, c’est la faute à Wall Street et au capitalisme financier. Et ceux de Donald Trump sont sensibles aux accents du « patriotisme économique » (taxes douanières face à la Chine, réduction de l’immigration illégale…). Dans les deux cas, il s’agit d’une importante remise en cause du système américain.

Huit primaires se dérouleront durant le mois d’avril (dont les importants Etats de New-York, du Maryland et de Pennsylvanie), sept en mai et huit en juin (dont la géante Californie qui clôturera le bal le 7 juin).

CHEZ LES REPUBLICAINS

Sauf incident grave de parcours, Donald Trump sera le gagnant de la Primaire face aux deux autres candidats restant en lice : le modéré John Kasich, et le très religieux sudiste Ted Cruz. La question pour Trump n’est pas de savoir s’il aura la majorité des délégués, mais s’il aura la majorité absolue. Dans le cas contraire, un autre candidat pourrait être choisi par le parti durant la convention républicaine du 18 juillet. Ce n’est pas très démocratique… mais c’est déjà arrivé. Trump a déjà prévenu qu’une telle décision « créerait des émeutes ». Et en fait… c’est fort probable, tant ses électeurs sont remontés contre Washington et ses élus. La campagne victorieuse de Trump durant les Primaires a-t-elle ainsi des chances d’être purement et simplement rayée d’un trait de plume ? C’est possible. Les élus et dirigeants du parti ne l’apprécient guère, et même si « The Donald » fait des pieds et des mains pour se rendre aimable auprès d’eux… ce n’est pas encore gagné pour lui. Il faudrait néanmoins au Parti Républicain trouver entre temps un candidat de compromis pour remplacer Trump. Ses principaux adversaires ont été éliminés avec une certaine humiliation électorale (Rubio, Bush) et il paraît assez difficile d’aller les repêcher, même si en théorie les délégués républicains peuvent voter pour qui ils le souhaitent durant cette convention (y compris pour Hillary Clinton) (ce qui n’arrivera pas !).

QUE VEUT DONALD TRUMP

Le « winner » a développé une rhétorique lui permettant de n’entrer dans aucun débat. Il crée des débats – sur l’immigration mexicaine, l’islam ou la protection douanière – mais il n’y participe pas, n’offrant ainsi le flanc qu’à des polémiques, mais pas à des critiques sur un programme électoral… que personne n’a jamais vu. C’est critiqué (et critiquable), mais néanmoins, en matière de stratégie électorale, personne ne peut nier que c’est payant pour The Donald.

Donald Trump n’a pas « volé » une partie de l’électorat républicain, il en a créé un. Dans le même temps, les programmes libéraux de type reaganien de ses concurrents sont de moins en moins populaires, ce qui lui a facilité la tâche. On peut même dire qu’avec la regrettée Nancy Reagan (décédée le mois dernier), c’est l’idéologie de son mari qui vient de disparaître. En effet, pour la troisième fois consécutive les reaganiens viennent de perdre l’élection présidentielle : deux fois contre Obama et aujourd’hui, dès la primaire, face à Donald Trump. Le Parti Républicain pourra être tenté de changer la donne lors de la Convention, mais pourquoi ? Le choix d’un candidat reaganien comme Jeb Bush, John Kasich ou Marco Rubio apparait certain d’être à nouveau perdant face à Hillary Clinton. Et si c’était Trump face à Clinton ? Alors là… il ne faudrait pas se fier au sondages : ce serait le grand saut dans l’inconnu pour les Républicains.

Les renforcements de la « lutte contre le terrorisme » semblent être un axiome important de tous les candidats Républicains, mais également une préoccupation majeure des citoyens américains (selon les enquêtes d’opinion), même si les attentats y sont déjà plutôt rares. Trump n’y coupe pas, évoquant régulièrement ce sujet.

On sait également que M. Trump souhaite taxer les entreprises américaines produisant à l’étranger : « quand je serai président, Apple et Microsoft rentreront aux Etats-Unis ».

Au niveau de la politique internationale, Donald Trump a beau mettre en colère une partie des dirigeants mondiaux (à commencer par le Mexique et le Canada), il n’en est pas moins (relativement) plus modéré que les autres Républicains, notamment vis-à-vis de la Russie (il est assez conciliant avec Poutine dont il se verrait bien l’équivalent américain), ou encore l’Iran (il soutient les accords sur le nucléaire de Barack Obama). Quant au conflit israélo-palestinien il se dit aussi plus « neutre » (mot qu’il a employé), s’attirant les foudres des dirigeants du G.O.P (Grand Old Party) et d’une partie de la communauté juive américaine. Trump n’apparaît ainsi pas très porté sur l’interventionnisme, même si les conflits déclenchés par l’Etat Islamique dans plusieurs pays l’obligent à être partisan d’une implication des Etats-Unis, qui à ce moment-là seraient selon lui trumpienne : musclée !

CHEZ LES DEMOCRATES

Hillary Clinton a une bonne longueur d’avance sur son seul concurrent, le socialiste Bernie Sanders. Cette avance ne lui garantit pas une victoire certaine, car Sanders a gagné plusieurs Etats du nord, prouvant qu’il était coriace. Néanmoins l’avance de Mme Clinton est confortable. Ces débats en duo contre le sénateur du Vermont lui ont apporté avantages et inconvénients. L’avantage le plus flagrant, c’est qu’elle a pu avoir des débats de qualité dans les médias, et ne pas laisser tout le temps d’antenne à Donald Trump et aux empoignades télévisées (pires que par le passé) des candidats Républicains. Côté inconvénients, Hillary Clinton a dû aligner son style et son programme sur celui de son concurrent, beaucoup plus radical qu’elle, et qui ne s’est pas gêné pour la qualifier à des milliers de reprises de « candidate de Wall Street et des milliardaires », ce qui est embêtant quand on est de gauche. Mme Clinton n’a pas pu nier qu’elle bénéficiait de gros chèques en provenance de Wall Street pour soutenir sa campagne, mais elle s’est néanmoins défendue d’avoir à répondre à des intérêts particuliers.

QUE VEUT HILLARY CLINTON

Elle a a ainsi été obligée, sous la pression de Bernie Sanders, de défier Wall Street. Elle devrait donc dévoiler des mesures d’assainissement des milieux financiers. Depuis le départ, sa campagne a aussi été placée sous le signe de la défense des minorités : femmes (qui sont toujours sous-payées par rapport aux hommes), afro-américains, LGBT et immigrées. La colère de nombreuses « associations noires » – dont les fameux « Black Lives Matters » – l’ont obligé à prendre plus encore en considération le mal-être des african-americans qu’elle ne l’avait initialement prévue : les associations n’ayant pas hésité à l’interpeller à plusieurs reprises. Les frais médicaux et l’enseignement supérieur étant devenus impossibles à payer pour beaucoup d’américains, le renforcement du système de santé, et la gratuité des Universités sont au programme de la candidate. Comme pour chaque élection, le renforcement du contrôle des armes à feu est plus que jamais un point d’orgue du programme Démocrate, même si au final… jamais grand chose n’est fait. Néanmoins, beaucoup de larmes ont coulé aux Etats-Unis ces dernières années suite à des tueries de masse, notamment dans des établissements scolaires, ce qui semble influencer tout autant les citoyens que les élus.

Au niveau international, elle s’inscrit évidemment dans la ligne de Barack Obama dont elle a été la Secretary of State (ministre des affaires étrangères).

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