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Les écoles privées américaines sont-elles « obscènes » ?

C’est ce qu’affirmait, non pas dans un petit article, mais sur sa couverture, le magazine The Atlantic du mois d’avril, avec une chaise d’écolier en or sur sa couverture*.

Si l’école privée est une institution aux Etats-Unis, The Atlantic l’est aussi, puisqu’il a été fondé en 1857, et il appartient désormais à un groupe dirigé par Lauren Powell, la veuve de Steve Jobs. Il a appelé à voter les deux fois contre Donald Trump.

« Private Schools have become truly obscene », était sous-titré d’une charge non-moins forte : « Les écoles d’élite génèrent des privilèges, enracinent les inégalités – puis prétendent être des moteurs de changement social.« 

Néanmoins, le magazine détaille les richesses d’écoles privées qui paraîtront insoutenablement « décalées » avec ce que peut vivre la classe moyenne américaine d’aujourd’hui. L’article débute sur une description d’une école de Manhattan dont le nouveau directeur a un salaire de 700 000$ et qui est en train de faire construire un héliport dans son établissement où une année de scolarité coûte 50000$ par enfant.

Et The Atlantic de dénoncer les « écoles indépendantes » d’élite, qui scolarisent très peu d’élèves aux Etats-Unis, mais qui les envoient garnir un très important pourcentage des sièges des plus prestigieuses écoles supérieures, Harvard, Princeton, MIT…

Il est difficile de prétendre le contraire : les frais de scolarité de certaines écoles servent à créer des barrières et à reproduire les inégalités, mais le « nivellement par le bas » n’a jamais, au contraire, été la solution idéale (ni même acceptable… et encore moins acceptée). La solution reste donc à trouver…

Ce très long article de The Atlantic passe aussi en revue les failles de l’éducation qui y est dispensée, mais sans se voiler la face non plus sur les performances du sytème public.

www.theatlantic.com/magazine/archive/2021/04/private-schools-are-indefensible/618078/

Ainsi, deux mois après la prise de fonction de Joe Biden, l’offensive idéologique contre les écoles privées n’est pas légère. Les « riches enfants blancs » qui y passent n’auront néanmoins pas tous la chance d’intégrer les meilleurs écoles privées supérieures : le prix élevé de la scolarité ne garantit pas le succès d’un enfant. D’ailleurs, Dans un article très ironique, Time Magazine du 12 avril raillait ainsi le « mode panique » dans lequel seraient plongées les élites américaines pour le futur de leurs enfants. La chroniqueuse du plus célèbre des magazines américains assure avoir enquêté auprès de douzaines de parents californiens fortunés : « Ils applaudissent extérieurement les efforts des écoles pour admettre des étudiants plus diversifiés, estimant que c’est pour le plus grand bien des campus et de la société en général. Ils sont en phase avec la tendance sociale – jusqu’à ce que, tout à coup, ils se rendent compte que cela pourrait affecter les chances de leur propre enfant d’entrer dans les écoles. » En effet, sous l’effet du mouvement Black Lives Matters, depuis la rentrée 2020 les écoles d’élite sont un peu plus « inclusives ». www.time.com/5943645/varsity-blues-college-cheating-scandal/


* Nous précisons, s’il en était besoin, que lorsque les journalistes du Courrier parlent des opinions véhiculées dans la presse américaine, c’est parce que nous pensons qu’elles ont une importance aux Etats-Unis, et pas parce qu’il s’agirait de nos propres opinions.


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