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Epave de Canaveral : la France réclame la propriété du navire « de Jean Ribault »

Suite à la découverte d’importants éléments archéologiques au moins d’août dernier, le gouvernement français vient de réclamer devant le tribunal d’Orlando la propriété de l’épave.

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(crédit photo : Global Marine Exploration)

Le Courrier mentionnait en août dernier la découverte au large de Cap Canaveral de trois canons et d’un monument en marbre, portant tous la marque du royaume de France, et datant selon toute vraisemblance du règne de Henri II qui ne dura que 12 ans (1547-1559). La conclusion semble évidente : il s’agit du contenu des restes de la première colonie jamais créée sur le territoire américain, par les Français du Fort Caroline, près de Jacksonville, ou de leurs défenseurs : les quatre navires commandés par Jean Ribault et arrivés en Floride en 1565 avant de se faire décimer par un ouragan puis massacrer par les Espagnols établis à St Augustine pour justement en finir avec la colonie française.

Clément Leclerc, consul de France à Miami, est formel : « Nous considérons sur la base d’analyses scientifiques qu’il s’agit d’épaves françaises de la flotte de Jean Ribault. Au niveau juridique, comme il s’agit d’une flotte militaire envoyée par le roi Charles IX, la France n’en a pas perdu la propriété, et c’est sur cette base que nous faisons valoir nos droits. Vous connaissez toute la portée symbolique et historique de ce sujet : il y a peu d’objets historiques et archéologiques de cette époque, c’est-à-dire plus de deux siècles avant la création des Etats-Unis.« 

L’épave n’a néanmoins pas été identifiée, et pour Robert Pritchett de Global Marine Exploration Inc, l’ancre du navire est beaucoup trop grande pour être celle de La Trinité ou des autres bateaux de Jean Ribault. Pour lui il s’agit plus probablement d’une navire marchand espagnol emmenant ces trésors volés vers l’île de Cuba.

Au niveau juridique, la différence est de taille, car s’il s’agit d’un navire marchand, dans ce cas 80% de ce qu’il y trouve lui revient, et 20% irait à l’Etat de Floride. S’il s’agit en revanche d’un vaisseau militaire français, comme ceux de Ribault, dans ce cas le légitime propriétaire serait le gouvernement français, qui pourrait disposer comme il l’entend de ce qui s’y trouve (par exemple en le donnant à des musées en France ou en Floride). Robert Prichett a donc répondu : « La France dit que ce sont ses navires militaires. Nous disons : « prouvez-le » ! Vous ne pouvez pas le prouver« .

Chuck Meide (directeur du programme d’archéologie maritime au St. Augustine Lighthouse & Museum) est de ceux qui pensent qu’il s’agit bien du navire de Ribault : “Il s’agit de la plus vieille épave française de tout le Nouveau Monde, de l’extrémité de l’Amérique du sud jusqu’au Canada. C’était la première fois que vous aviez des Européens à chercher la liberté religieuse dans le Nouveau Monde. C’est l’histoire de l’Amérique. C’est la naissance de la Floride. C’est l’histoire des origines. » Effectivement, s’il s’agit bien d’un des navires de Ribault, il s’agit bien des principaux événements archéologiques de ce début de siècle. Le jugement de Meide est conforté dans une interview au Figaro par John T. McGrath (professeur d’histoire à la Boston University et spécialiste de la présence française aux origines de la Floride) : « L’épave ne peut être que le navire amiral de Jean Ribault, au vu des vestiges dévoilés« .

La République Française est représentée dans cette procédure par l’avocat James A. Goold qui a déjà travaillé pour différents pays sur des dossiers de découvertes sous-marines.

– Notre article sur cette découverte importante

– Pour en savoir plus sur la colonie de Fort Caroline

– Pour en savoir plus sur l’histoire du massacre des français à Matanzas, voir notre page : 

Fort Matanzas : ses paysages et plages magnifiques (près de St Augustine en Floride)

– Pour en savoir plus sur l’arrivée des armées espagnoles en Floride, voir la page :

La Fontaine de Jouvence de St Augustine (Floride)

  

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4 commentaires

  1. Attention le portrait que vous donnez de Jean Ribault est faux.
    Il n’y a d’ailleurs, jusqu’à ce jour, aucun portrait connu du capitaine dieppois.

    Voici ce que l’on sait comme nous l’avions publié dans un des bulletins de l’Association des descendants et amis de Jean Ribault.

    «  »Y-a-t-il un portrait de Jean Ribault. Une première fois nous avons publié un portrait « présumé » que l’on rencontre soit sur Internet soit dans plusieurs publications tant en France qu’aux USA qui n’indiquent d’ailleurs pas la source de ce portrait.

    Grâce à la Conservatrice en chef des Musées de La Rochelle le mystère est levé. Elle a en effet enquêté de son côté notamment auprès des Musées. Nous la remercions de nous avoir fait part de ses recherches.

    Le portrait publié est en fait un portrait anonyme réalisé par François Clouet, dessin conservé au Musée de Chantilly. A la différence d’autres, il ne comporte aucune annotation ni aucun nom et c’est pour cela que certains en ont fait le portrait du marin dieppois. Or, pour les spécialistes, notamment madame Alexandra ZVEREVA, spécialiste des œuvres de Clouet et des portraits de la Renaissance, ce portrait au crayon ne peut représenter Jean Ribault. En effet, il date de 1543. A l’époque Jean Ribault était trop jeune, inconnu, sans charge à la cour et ne pouvait bénéficier d’un portrait effectué par un artiste de renom.

    La quête continue pour trouver un portrait authentique de Jean Ribault »

    Association des Descendants et Amis de Jean Ribault jean.ribault.associatio (at) gmail.com

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