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L’homme va-t-il devenir Dieu ? C’est la thèse de Yuval Noah Harari

L’homme va-t-il devenir Dieu ? Cette question blasphématoire, c’est un historien israélien qui la pose, le (déjà célèbre à 40 ans) Yuval Noah Harari qui, après s’être attaqué aux 70 millénaires d’histoire de l’homo sapiens, vient de se pencher sur les 100 prochaines années de sa vie. Une démarche osée pour un historien que de prédire le futur, mais Harari maîtrisant bien le passé… il a quelques longueurs d’avance pour envisager la suite !

Il est rare que Le Courrier évoque des écrivains non-américains (c’est notre vocation), mais parfois des points de vue extérieurs aux Etats-Unis ont un regard plus aïgu sur ce qui est en train de s’y passer. Avec son récent « Décadence », le sociologue normand Michel Onfray vient par exemple de passer au tout premier rang des philosophes mondiaux, en annonçant la fin de la civilisation judéo-chrétienne, et son remplacement probable par l’Islam dans un grand nombre de pays occidentaux, ou bien par le « transhumanisme » (qui pourrait faire suite à l’Islam). A l’heure ou la planète semble tourner de plus en plus vite, ceux qui arrivent à s’extraire de l’actualité pour contempler le futur proche sont donc les bienvenus. C’est plutôt la thèse du « transhumanisme » que Yuval Noah Harari explore dans son « Homo Deus : Une brève histoire de demain » (plutôt que celle du voile pour toutes et des barbes pour tous). Il se pose la question de savoir quels seront les priorités des puissants de ce monde. Autrefois, les trois grands fléaux étaient la famine, la maladie et la guerre. Mais demain ? Pour lui, cela pourraît être la quête de l’immortalité, qui a démarré il y a quelques années dans la silicon valley, le droit au bonheur, et enfin la transformation de l’homo sapiens en une nouvelle espèce : l’homo deus. Et, à ça, la Silicon Valley y travaille aussi, notamment via « l’intelligence artificiellement augmentée ».

Mais tout cela présuppose une fin effective des trois « maux du passé » (famine, maladie et guerre). Après la chute de l’URSS en 1989, le philosophe Francis Fukuyama avait réussi à convaincre la moitié (ouest) de l’humanité qu’elle entrait dans la « fin de l’histoire » ; théorie invalidée aujourd’hui par n’importe quel journal télévisé : guerres, famines et maladies sont toujours là, sous des formes différentes. Car l’Histoire est bien difficile à prédire, même si ses perspectives sont fascinantes !

Est-ce que, pour Yuval Noah Harari, la « réalité technologiquement augmentée » qu’il nous prédit présente des dangers ? « Ce sur quoi j’essaye de me focaliser, ce n’est pas de stopper la marche du progrès technologique, mais de courir plus vite que lui (1) » afin, par exemple, que les différentes sociétés géantes du web qui collectionnent toutes les informations sur nos goûts et idées, ne deviennent pas plus puissantes que nous. Pour ça, pas certain qu’un individu isolé puisse y faire quoi que ce soit. D’où la nécessité pour les sociétés de contrôler le futur que certains ont déjà (en partie) inventé.

(1) www.time.com/4672373/yuval-noah-harari-homo-deus-interview/

Homo Deus, par Yuval Noah Harari

21$ sur Amazon en version papier (464 pages)

(la traduction française est attendue pour septembre 2017)

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